12/03/2011

Aucun dialogue n’est possible, disent t-ils...


Réponse au communiqué de la Mairie de Paris suite à l’expulsion du 63-65 boulevard de Charonne.

Dernière modification : samedi 12 mars 2011

Rappelons les faits. Les négociations avec la mairie de Paris concernant le relogement de la Cip-idf ont commencé il y a trois ans et demi. Informés de la fin de notre convention d’occupation, nous avons nous-même pris contact avec la mairie de Paris pour trouver une solution. Suite à plusieurs réunions, une première adresse nous a été proposée, 241 avenue Gambetta. La Mairie nous proposait d’occuper le tiers d’un espace dont le reste devait rester vide. On sait que la mairie se sert des associations pour gardienner son patrimoine intercalaire, celui qu’elle veut voir rester vide en attendant d’y réaliser ses projets immobiliers. Pour poursuivre nos activités dans de bonnes conditions, nous avions besoin de la totalité du lieu. La mairie a refusé.
Elle nous a ensuite proposé le 106 rue Curial. Nous l’avons immédiatement refusé, estimant qu’il devait revenir aux habitants de ce quartier pauvre en équipements collectifs (nous connaissons bien le quartier : nous y sommes depuis sept ans, juste en face : quai de Charente). D’ailleurs, la mairie de Paris s’est engagée à construire sur cet emplacement un jardin collectif, à juste titre attendu par les habitants. Et nous ne voudrions en aucun cas retarder ce projet et entrer en "concurrence" avec ceux qui doivent en bénéficier.
Nous avons nous-même cherché des lieux vides appartenant à la mairie de Paris. Nous lui avons fait cinq propositions. Aucune suite favorable ne nous a été donnée. Et puis pendant deux ans, la mairie ne s’est adressée à nous que par le biais d’une procédure judiciaire qui a abouti logiquement à un avis d’expulsion assorti d’astreintes exorbitantes (90 000 euros à ce jour). Le 2 mars, à notre demande, pour sortir de cette situation de blocage, nous avons une nouvelle fois rencontré la Mairie de Paris. Nous avons proposé de revoir notre cahier des charges pour faciliter notre relogement. La mairie a sauté sur l’occasion pour nous proposer un espace minuscule (70 m2 de bureaux) très loin des besoins réels de la coordination.
Nous sommes toujours ouverts au dialogue. Encore faudrait-t-il que la mairie de Paris prenne en compte les besoins réels des intermittents, précaires, étudiants, retraités qui vivent, travaillent, chôment dans cette ville. Notre expulsion du 63-65 boulevard de Charonne, alors même qu’une délégation était dans le bureau du directeur de cabinet du maire d’arrondissement, nous démontre le contraire. On sait aussi que la mairie a obtenu aujourd’hui de la part du préfet l’autorisation de nous faire expulser par la police du 14-16 quai de Charente où nous sommes actuellement. Que des intermittents, des précaires, des chômeurs, des étudiants s’organisent collectivement posent les questions de revenus, de logement qu’ils rencontrent quotidiennement, pour les rendre visibles dans l’espace public semble déplaire à la majorité municipale. Que la coordination des intermittents et précaires soit expulsée à l’heure où s’ouvrent les négociations sur l’assurance-chômage où, encore une fois, les droits des chômeurs seront à nouveau attaqués, ne semble pas déranger la mairie. Elle s’offusque de nos actions à son encontre, et semble déplorer nos méthodes, mais nous ne sommes ni des courtisans ni des partenaires sociaux. Nous sommes des intermittents, des chômeurs, des précaires, des étudiants en lutte.
Nous restons ouverts au dialogue, la mairie l’est-elle vraiment ?

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